Mes inspirations
La sérendipité de la création
La naissance d’une idée vient sans prévenir d’une chanson, d’un film, d’une photo, d’une exposition. Elle peut aussi se présenter à l’atelier par l’intermédiaire un outil improvisé, d’un raté que j’essaie de corriger, d’un nouveau geste. Elle est l’association d’une circonstance et d’une émotion déclenchée par cette circonstance.
Ainsi à sa naissance, la nouvelle idée pour moi s’appelle sérendipité.
Sérendipité (nom féminin, anglicisme) : capacité, aptitude à faire par hasard une découverte inattendue et à en saisir l’utilité (scientifique, pratique).
Quand elle grandit, l’idée se structure, s’étoffe. Elle se décline et se multiplie parfois pour devenir série, influencée par d’autres artistes d’autres art. Ainsi, chorégraphes et photographes sont mes principaux alliés.
Pina Bausch (1940-2009)- chorégraphe et danseuse allemande
Son influence est arrivée sans s’annoncer dans mon travail. J’exposais dans un salon, quand une visiteuse pointe un tableau : « Pina Bausch ! » affirme-t-elle. Elle nomme par leur nom chacun des danseurs du tableau. Je n’ose lui avouer ma relative ignorance. Pina Bausch ? Oui je connais ce nom bien sûr… La dame me raconte avec émotion sa passion pour la chorégraphe et ses ballets.
De retour à la maison, j’apprends un parcours, une personnalité, une œuvre qui, à mon tour, m’émeut. Je tombe littéralement amoureuse de la chorégraphie de Pina Bausch sur la musique d’Igor Stravinsky « Le Sacre du printemps » et je commence à peindre la série de tableaux grands formats « Le sacre après Pina ». Cette série m’a ouvert le cœur de collectionneurs et la porte de belles galeries.
Eadweard Muybridge (1830-1904) – photographe britannique
Le caractère scientifique de ses recherches est un élément primordial pour mon inspiration. Il cherchait la vérité mécanique des mouvements décomposés. Ses chronophotographies sont vierges de toutes intentions esthétiques. Le fond des photographies est ponctué de repères géographiques comme témoins temporels à l’analyse des mouvements. Ces photos sont par leur essence un trésor d’inspiration : elles laissent toute liberté à la création de l’émotion par une déclinaison plastique.
Loïe Fuller (1862-1828) – chorégraphe et danseuse américaine
J’ai découvert sa danse serpentine dans une exposition dont je ne sais plus si elle avait pour sujet la danse, l’Art Nouveau ou le cinéma tellement cette artiste est à la croisée de nombreux arts et à la pointe des sciences de son temps. Mon intérêt s’est affirmé en découvrant l’histoire de cette jeune américaine venue aux Folies Bergère à Paris pour créer un spectacle son et lumière. Sa danse a été pour moi l’occasion d’explorer de nouvelles alliances de couleurs vives, en poussant les recherches de matières en utilisant du sable.
Lico (Lico Kehua Li) (1993-) – danseuse chinoise
C’est au détour de Youtube que j’ai découvert cette merveilleuse danseuse chinoise. J’admire sa capacité d’improvisation, sa souplesse proche de la contorsion, sa gestuelle qui marie tradition et modernité.
L’inspiration a croisé il y a peu le travail de Christian Spuck. Où me mènera-t-elle ? Je la guette sans trêve. Elle, elle continue son inlassable chemin, me précède parfois et me sème souvent.